Conception catholique de la politique – Abbé MEINVIELLE
Notre cercle de lecture et de réflexion s’intéresse également en ce moment à l’abbé Julio MEINVIELLE (1905-1973).
Théologien thomiste argentin, il fut notamment un des conseillers du mouvement nationaliste Tacuara et de la garde pour une restauration nationaliste en Argentine.
Son influence sur l’armée argentine fut également assez conséquente, notamment parce qu’il avait fondé l’Union des Scouts Catholiques d’Argentine (alimentant ainsi considérablement l’armée). D’ailleurs son ouvrage « Conception catholique de la politique » reste encore aujourd’hui un classique de l’enseignement militaire en Argentine !
Réputé pour son antisémitisme radical, son anti-libéralisme et son anti-modernisme, il écrivit et publia de nombreuses brochures nationalistes.
Il se réjouit de la montée et de la croisade des fascismes en Europe et considère que capitalisme et communisme sont les deux faces du même complot juif.
Il meurt en 1973 dans un « accident de la route »…
Bref un abbé assez atypique et très intéressant dont voici – selon nous – les meilleurs, essentiels, basiques et indispensables passages de son ouvrage « Conception catholique de la politique » :
– L’homme : être avec des nécessités matérielles, car il a un corps, mais surtout avec des nécessités intellectuelles, morales et spirituelles, car il a une âme immortelle.
D’où l’importance du combat temporel et spirituel.
– La simple connaissance érudite des théories et des faits politiques, ce qu’on appelle l’actualité politique, est nocive sans une authentique philosophie politique et sans la métaphysique naturelle de l’intelligence humaine, que saint Thomas appelle le sens commun.
Merci à tous les commentateurs de l’actualité sans connaissance philosophique de la politique de la fermer à tout jamais désormais.
– La paix qui est ‘même parmi tous les biens terrestres et passagers, le plus agréable dont on puisse parler, le plus désirable auquel on puisse soupirer et le meilleur qu’on puisse rencontrer’ – Saint Augustin.
La paix étant justement un des objectifs principaux du Bien Commun.
– On appelle étatisme toute conception politique dans laquelle l’homme est totalement assujetti à l’État comme la partie au tout.
À Deus Vult, nous sommes justement pour un étatisme, la primauté politique et sociale de l’État, mais avec l’unique et absolue condition que le but recherché par le gouvernement soit le Bien Commun. (entre autres)
– Pour Rousseau, le patriarche du libéralisme, la société est un produit artificiel, élaboré par l’individu pour protéger son intangible liberté individuelle.
« Liberté individuelle » – entendre dégénérée et décadente au sens de Rousseau – loin de la définition du catéchisme catholique qui déclare que « la liberté ne doit servir qu’au bien seul ».
– Le fascisme peut aussi être considéré dans sa réalisation concrète, et alors il n’est autre qu’une réaction économico-politique contre le libéralisme démocratique, réaction qui peut être saine, voire catholique, selon l’ambiance dans laquelle il se développe.
Nous ne pouvons qu’adhérer entièrement à ces écrits sachant que pour dépasser le fascisme en le transcendant, il faut l’assumer et ainsi oser le revendiquer !
– Dans Le Monde sans âme de Daniel Rops (1932) : ‘La nature humaine est ainsi faite qu’elle réclame impérieusement l’existence d’un absolu ; si on ne le met pas en Dieu, on le glorifiera en soi-même, soit dans l’individu, soit dans les idées dérivées de lui, comme la race, la nation ou l’État’.
Dieu étant bien sur l’absolu dont découle tout le reste : la race, l’État, l’individu etc…
– La société politique est un produit naturel, c’est-à-dire, réclamé par les inclinations sociales déposées en tout homme.
Contre Rousseau et compagnie qui déclarent qu’elle est « artificielle ».
– Le bien commun temporel de la cité doit respecter trois conditions essentielles que signale saint Thomas dans le De Regno :
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Qu’il assure la paix de tous ceux qui composent la communauté. Pour cela, tous les individus et tous les groupes doivent être protégés dans leurs droits, en sorte qu’on obtienne une communauté avec un régime de vie stable et harmonieux, sans injustices ni dissymétries irritantes.
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Que tous les individus et les groupes sociaux, étroitement unis par les liens de la paix, travaillent à obtenir un haut niveau de vie commune humaine et vertueuse.
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Que par le travail du pouvoir politique et sous sa direction, tous les individus et les groupes sociaux obtiennent et aient à leur disposition d’abondants bien matériels, culturels et spirituels, qui assurent une vie parfaitement vertueuse, digne de l’homme, au grade le plus haut permis par son progrès culturel.
– Le bien commun temporel de toute société est divin parce qu’il vient de Dieu et qu’il conduit à Dieu.
Bien Commun qui doit être absolument recherché par l’État.
– Prudence politique : art de gouverner les peuples.
La prudence est la vertu principale du chef (devant également cultiver les autres vertus) qui doit agir et guider ses troupes par prudence et avec prudence.
– La mission de la politique consiste à ordonner la vie de la communauté dans sa condition terrestre. Mais, en l’ordonnant dans sa condition terrestre, en légiférant sur les conditions de la vie en société, elle doit garder présente à l’esprit cette élévation surnaturelle de l’homme. Non seulement, elle ne doit rien dicter qui s’oppose à la foi chrétienne, bien plus, elle doit se mettre à son service.
– L’État en réglant la vie sociale de l’homme, doit prendre en compte son élévation surnaturelle, en n’exigeant rien qui puisse s’opposer à cette élévation, et en lui donnant tous les autres biens, en sorte qu’il soit disposé dans l’ordre naturel à recevoir cette élévation.
D’où l’importance capitale et non négociable que l’État soit catholique.
– Léon XIII dans Immortale Dei : ‘Dieu a donc divisé le gouvernement du genre humain entre deux puissances : la puissance ecclésiastique et la puissance civile ; celle-là préposée aux choses divines, celle-ci aux choses humaines. Chacune d’elle en son genre est souveraine ; chacune est renfermée dans des limites parfaitement déterminées et tracées en conformité de sa nature et de son but spécial’.
L’ordre naturel et surnaturel étant liés mais distincts, non confondus.
– La souveraineté politique est de droit naturel et a Dieu comme auteur. La souveraineté dérive donc de Dieu.
– La souveraineté politique est la faculté qu’à la société politique d’imposer des lois qui assurent le bien collectif de la multitude rassemblée.
– La thèse chrétienne sur l’origine divine de la souveraineté est un dogme de foi. ‘C’est Dieu qui a mis un chef pour gouverner chaque nation’ – livre de l’Ecclésiastique. ‘Tu n’aurais sur moi aucun pouvoir s’il ne t’avait été donné d’en haut.’ Dit Jésus Christ au gouverneur romain. ‘Tout pouvoir vient de Dieu’.
– ‘Il n’y a pas d’autorité qui ne vienne de Dieu, et celles qui existent ont été instituées par Dieu.’ Rom 13 ; 1-5.
L’autorité étant divine, tous les régimes politiques sont de « droits divins » s’ils respectent et participent au Bien Commun.
– Il y a des cas où il faut refuser l’obéissance : ‘Il n’existe qu’une seule raison valable pour refuser l’obéissance : c’est le cas d’un précepte manifestement contraire au droit naturel ou divin, car là où il s’agirait de violer soit la loi naturelle soit la volonté de Dieu, le commandement et l’exécution seraient criminels. Si donc on se trouvait réduit à cette alternative de violer ou les ordres de Dieu ou ceux des gouvernants, il faudrait suivre le précepte de Jésus-Christ qui veut ‘qu’on donne à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu.’ Léon XIII, Diuturnum, PIN n°99.
D’où notre rejet des lois républicaines anti-chrétiennes.
– Quel est le critère ultime et définitif pour reconnaître la légitimité ? C’est la communauté qui, dans son adhésion habituelle, donne une efficacité juridique au régime de gouvernement et une loi constitutionnelle au pays. Cette adhésion habituelle témoigne que le bien commun est atteint dans cette société.
On dirait que nos « amis royalistes légitimistes » (ou autres se réclamant d’un quelconque « prétendant ») ne sont absolument pas thomistes : l’espagnol banquier amateur de poney « Louis XX » ne serait alors pas légitime selon l’enseignement thomiste ! Est donc légitime celui qui prend le pouvoir et l’exerce en vue du Bien Commun.
– La société est un ensemble d’unités, regroupées sous un pouvoir souverain, en vue du bien commun temporel. Tel est l’ordre essentiel que Dieu, le Législateur suprême, a imposé à la société politique. Le pouvoir, qui doit s’orienter concrètement vers le bien commun temporel de la collectivité sociale, est exclusivement au service de la nation, c’est-à-dire du peuple hiérarchiquement constitué.
D’où le fait que nous prônons un état organiciste (hiérarchisé et ordonné au Bien Commun).
– L’état doit être fort pour ne pas avoir à être violent.
Et pour être fort, il devra lutter contre les ennemis nombreux du Bien Commun.
– Saint Thomas : ‘Il y a en l’homme une aptitude naturelle à la vertu, mais l’homme ne parvient à cette perfection de la vertu qu’aidé par une certaine discipline. Mais, pour l’acquisition de cette discipline, l’homme ne se suffit pas à lui-même. En effet, la perfection de la vertu requiert essentiellement de l’homme qu’il s’éloigne des plaisirs illicites, vers lesquels les hommes sont très inclinés, surtout les jeunes : c’est alors que la discipline est la plus efficace. Il faut donc que quelqu’un impose cette discipline si utile à l’acquisition de la vertu.
Ce « quelqu’un » au niveau de la nation est l’État qui doit alors être autoritaire.
– Le totalitarisme du bien commun, parce que l’État peut commander toutes les actions qui sont ordonnables au bien commun.
Notre État sera totalitariste du Bien Commun.
– La loi naturelle nous ordonne d’aimer spécialement et de défendre le pays où nous sommes nés et venus au jour, jusque-là que le bon citoyen n’hésite pas à affronter la mort pour sa patrie… » Léon XIII, Sapientiae christiana.
– Cet amour même de sa patrie et de sa race, est une source puissante de multiples vertus et d’actes d’héroïsmes lorsqu’il est réglé par la loi chrétienne… » Pie XI, Ubi Arcano.
L’État sera alors nationaliste (clanique, localiste, régionaliste et nationaliste avec une conscience européenne) et raciste (dans le sens où l’esprit du métissage généralisé sera interdit et l’homogénéité raciale recherchée, encouragée et deviendra la nouvelle norme).
– L’État doit être catholique car tout ce qui est humain doit rendre un culte à Dieu, et l’État est chose essentiellement humaine. De plus, l’État, incarnation de la souveraineté, est ministre de Dieu et, comme tel, lui doit un culte en raison du ministère qu’il exerce.
– Les droits de l’Église et ceux du pouvoir civil doivent s’harmoniser moyennement un régime concordataire entre le Saint Siège et les gouvernements respectifs.
L’État sera naturellement catholique : de Dieu, cherchant Dieu et allant à Dieu !
Pour aller plus loin avec l’abbé MEINVIELLE, veuillez également découvrir les 3 articles suivant :
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- Sur la corporation : https://deus-vult.org/actualites/pourquoi-nous-pronons-un-regime-corporatif-de-type-fasciste/
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Sur le thème de la croisade des fascismes :
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